Bonjour César,
Vous avez réalisé le convoyage du Figaro 1 n°10, de Bruxelles à son futur port d’attache Concarneau. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Alors le premier mot qui me vient à l’esprit c’est froidement (rire) !! Avec le recul je peux dire qu’il y a eu trois étapes dans ce convoyage.
Première étape de Bruxelles à Dunkerque en passant par Breskens. Cela représente une quarantaine d’heures de navigation. À suivre les chenaux au milieu d’énorme porte containers, pas évident de naviguer.
Deuxième étape, après 3 jours passés à Dunkerque en attendant une météo clémente, nous avons pris le départ, de mémoire, le samedi 3 février à 7h du matin. Le soleil a enfin daigné sortir de sa cachette, nous arriverons à Boulogne/mer en début d’après-midi pour un arrêt au stand, le temps de manger et faire le plein de carburant. Les conditions météos annoncées sont excellentes, direction Cherbourg (ETA dimanche 4 février – 19h). Les premières heures seront très calmes mais cela va vite évoluer. Au début de la nuit une brise de secteur Nord se lève. Nous envoyons la grand-voile et le génois. Cette brise va très vite se transformer en 20 noeuds établis nous obligeant à prendre, dans un premier temps, un ris puis le second car le vent continue de forcir ! À 5h du matin nous atteignons les 30 noeuds établis avec des rafales à 35/40 noeuds. Ces conditions nous accompagnerons jusqu’à Cherbourg le Dimanche 4 Février à 14h.
La troisième étape démarre, je ne le sais pas encore mais le plus dur est derrière, le froid, les coups de vent, les chenaux et les cargos ! Le mardi 6 Février, au programme, Cherbourg – Guernesey avec le passage de Raz Blanchar sous le soleil. Mercredi sera la journée de nav’ la plus agréable ! Au départ de Guernesey avec 20 noeuds de secteur nord, du soleil, et surtout la visite de trois ou quatre dauphins. C’est un moment que tout marin a déjà vécu de nombreuses fois, mais à chaque fois on devient à nouveau un enfant. Les yeux écarquillés devant ce spectacle toujours aussi féérique !
J’arrive le Jeudi 8, au petit matin, à L’Aber Vrach. Un petit coin de paradis ! Puis Camaret et sa fameuse rhumerie suivi du passage du Raz de Sein, malheureusement de nuit. La récompense de ce long périple, un dernier bord sous spi à travers l’archipel des Glénans, sous un soleil de plomb !!
Nous pouvons caractériser ce convoyage comme « très musclé ». Quelles ont été les conditions ?
Oui sans aucun doute nous pouvons dire très musclé ! Surtout pour rejoindre Cherbourg. Les prévisions annonçaient 20 noeuds avec des rafales à 30 noeuds. Nous avons finalement eu 30 noeuds avec des rafales à 40 noeuds, accompagné d’une mer très bien
formée (4 à 5 mètres) ! Et un froid glacial !!
Comment a réagi le bateau ?
Tout simplement impressionnant, rien à redire. Ce n’est pas un ancien bateau de course pour rien. Il tient la mer comme aucun bateau de 10 mètres lorsqu’il y a une mer formée. Et à la fois au bon plein dans 8 noeuds de vent, avec GV et Génois, le bateau avance à 5.5 noeuds, ce qui est remarquable ! Sincèrement, j’ai adoré naviguer sur ce Figaro, les sensations sont vraiment géniales.
1990 : Date de naissance commune entre vous et le bateau. Avec votre expérience sur des bateaux de dernières générations, comment évaluez-vous les performances du Figaro 1 ?
Je comprends mieux pourquoi il est aussi parfait ! Au niveau des performances, ce Figaro n’a clairement rien à envier à aucun autre navire de sa catégorie. Sa prise en main est extrêmement facile pour un ancien bateau de course. Le bateau se barre avec l’index. Très réactif dans le petit temps et avec une très bonne tenue à la mer dans le gros temps. En bref, nous pouvons qualifier ce bateau de complet !
Un bateau, une histoire unique, un relook personnalisé avec du confort à bord, la performance sur-mesure, une nouvelle manière de se faire plaisir selon vous ?
Il fallait bien trouver le talon d’Achille de ce bateau, le confort qui est pour le moins rustique mais aussi l’isolation un peu vieillissante. Il faut donc imaginer un bateau avec du confort haut de gamme et les performances du Figaro ?!! GÉNIAL !! Il n’y a pas d’autre mot !
Le mot de la fin ?
Merci pour cette aventure et si il faut de nouveau convoyer ce petit bijou, n’hésites pas !
Pense à moi !
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